Guy Amalfitano - Tour de France sur une jambe

Publié le par Handi BO

Article publié dans La République des Pyrénées

 

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L'Orthézien, unijambiste, vient d'effectuer un tour de France de 4000 km afin d'aider à lever des fonds pour la lutte contre le cancer. Un exploit salué par une foule de supporters.

Les derniers supporters au bord de la route, les larmes aux yeux ou applaudissant à tout rompre, se comptaient par centaines hier pour l'ultime étape de Guy Amalfitano qui bouclait son tour de France de 4 000 km sur une jambe.

Salué par ses collègues

Parti dans la matinée de Peyrehorade, il a fait une pause déjeuner à Puyoô, avant d'arriver à 17h à Orthez, suivi par des jeunes cyclistes de l'UCO et des coureurs amateurs. Une halte au centre Leclerc, l'un de ses principaux partenaires pour cette aventure (avec entre autres le Lions club dont des membres de tout l'Hexagone se sont relayés pour piloter le camping-car sur un peu plus de la moitié du parcours). Puis la dernière ligne droite, passant notamment devant la Moutète où l'ont acclamé ses collègues de la Ville au rythme de la banda locale.

La foule l'attendait également après la ligne d'arrivée, au centre hospitalier d'Orthez, l'un des premiers soutiens du champion. Médaille du collègue en or autour du cou, il a été salué par ses amis, proches et famille dont ses deux filles Lisa et Alice, qui ont pris dans leurs bras le « kangourou », son nouveau surnom. Bernard Molères, « admiratif » de la performance, était ravi d'accueillir Guy, de retour au bercail comme il l'a souligné.

« Il travaille au service des marchés publics. Quand il prend un dossier, il le mène jusqu'au bout. C'est son état d'esprit », a remarqué l'élu.

Bientôt dans le livre des records

« Merci pour cet acte de générosité et bienvenue dans la grande famille d'Orthez », a également résumé le directeur de l'hôpital Christophe Bouriat, au nom de tous. Guy Amalfitano, qui s'apprête à entrer dans le livre des records, n'est sans doute pas prêt d'oublier cet accueil, à la mesure de son exploit.

 

===> « Quatre mois dans une autre dimension »

Premières déclarations du marathonien de l'espoir, la ligne d'arrivée à peine franchie.

Première impression après avoir couru 4 000 km ?

G.A. : C'était un pari fou. Beaucoup de gens ont douté. Moi-même j'ai été pris d'angoisse avant le départ. Mais tout s'est déroulé au-delà de mes espérances. Ce fut une aventure formidable, notamment sur le plan humain. De plus, j'ai respecté le timing que je m'étais fixé : 129 jours non-stop, sans assistance médicale et suivi seulement d'un camping-car qui me servait de base logistique. Je faisais en moyenne 32 km par journée, à la vitesse de 7 km/h.

Sans pépins physiques ?

G.A. : Il y a eu des moments difficiles, durant lesquels j'ai dû surpasser la douleur. J'ai souffert d'une tendinite, d'une déchirure musculaire. Mais il fallait continuer car je savais que j'étais attendu tous les soirs dans les communes étapes. A l'arrivée aujourd'hui, j'ai tout lâché. Et bizarrement, je me sens bien, je n'ai pas perdu de poids et j'ai mal nulle part.

Ce n'est pas seulement un défi sportif ?

G.A. : Non, c'était également pour la bonne cause, mobiliser et lever des fonds pour faire avancer la recherche. Personnellement, quand je me suis fait amputer à 18 ans, j'ai réussi à vite passer à autre chose. Mais de nombreuses personnes sont atteintes durement aujourd'hui de cette maladie (ostéosarcome, une tumeur osseuse NDLR). Je les ai rencontrées sur mon parcours et j'espère leur avoir transmis un petit message d'espoir, le goût de ne pas baisser les bras. Concernant les dons, nous n'avons pas encore tout comptabilisé. Sur mon tour de France, j'ai récolté environ 10 000 euros. Mais à cela vont aussi s'ajouter l'argent envoyé directement à l'association Marathon 2 l'espoir ou à la Ligue contre le cancer, ainsi que les subventions accordées par certaines municipalités, comme celle d'Orthez (1 000 euros remis à l'arrivée, NDLR).

Et maintenant ?

G.A. : Il va falloir gérer l'après-marathon car je viens de vivre 4 mois dans une autre dimension. Mais si je m'écoutais, je partirais pour un 2nd tour.

 

Par P.-O.J.
Publié le 28 juillet 2011 à 04h00
Mis à jour à 09h06

Publié dans Association Handi BO

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